Encre à lèvres 👄💄(Lip Ink)
J’écris avec mon pinceau
Je peins les mots avec mon pinceau. Les formes racontent une histoire qui continue de s’écrire toile après toile. Dans mes compositions, j’esquisse des phrases qui deviennent avec le temps un récit. Tel un journal, ma peinture narre ma vie quotidienne et décrypte les troubles de mon environnement. Le monde qui m’entoure s’illustre ainsi dans mes dessins, comme un témoignage de notre époque. On dit souvent qu’une image vaut mieux que mille mots mais les arts visuels ne me suffisent plus. C’est pour cela que je me suis mise à écrire. Avec ma plume, je décris les couleurs, j’analyse la forme et le fond, qu’il s’agisse de mon art ou celui des autres. Les phrases dessinent le concept, elles dépeignent les émotions.
Dans tes livres, tu peins les portraits d’artistes par les éclats de ta poésie. Tu aimes te décrire comme une collectionneuse d’âmes. L’encre qui coule de ta plume abreuve les oeuvres, prolongeant leur existence. Elles vivent ainsi dans un Eden littéraire aux horizons multiples dont la source ne se tarira jamais. Dans tes monographies, tu dessines les portraits des artistes qui te sont chers. Nous entrons ainsi dans un univers personnel qui devient visible aux yeux de tous. D’ailleurs, l’une des choses qui te plaît le plus chez les artistes, c’est qu’ils se dévêtissent avec des mots, qu’ils se dévoilent avec des couleurs. Ils inventent alors un nouveau langage universel.
De même, la prose se mue en images. C’est l’essence même de l’écrivain. Il peint des personnes dans ses fictions. Phrases après phrases, elles prennent vie grâce aux courbes des typographies sans-serif qui nous transportent dans des paysages narratifs abstraits. Dans un bruit typographique se construit une histoire dont la bichromie nous focalise sur le récit.
Nous écrivons avec nos fusains et dans nos dessins se figent le destin de nos contemporains. L’encre qui coule de nos lèvres raconte les maux de l’âme.
👄 Carine Bovey💄