Bio [FR]
Née en 1985 à Beyrouth, Carine Bovey est une artiste basée à Genève. Dans son travail, elle explore la féminité sous des angles sociétaux, intimes et identitaires. Elle interroge l’image de la femme, que ce soit par le prisme de la société de consommation, par leur propre regard ou celui des autres. Elle cherche également à offrir sa propre vision de la féminité, une vision décloisonnée de tout tabou, se jouant des clichés et assumant ouvertement une liberté sexuelle.
Elle souhaite que les femmes aient plaisir à séduire les autres, mais par dessus tout, qu’elles se plaisent à elles-mêmes. L’essentiel étant qu’elles aient le choix de disposer de leur corps comme bon leur semble. L’artiste a aussi pour but de faire sauter les interdits qui subsistent encore autour du corps de la femme. Les tendances qui visent à cacher leur corps la préoccupent. Le lait maternel, premier mets de l’humanité, ne provient-il pas du sein?
Un nouveau féminisme plein d’espoir
Contrairement à ce qui est souvent imaginé d’une féministe, Carine Bovey ne veut pas entrer en conflit avec la gent masculine. Bien au contraire, elle revendique le droit d’être séduisante et féminine. Elle fait partie des femmes qui considèrent les hommes comme leurs alliés. L’artiste s’inscrit dans un féminisme joyeux, plein d’espoir, célébrant l’amour et la liberté. La liberté des femmes de se vêtir comme elles le souhaitent, de marcher dans la rue sans se faire agresser ou encore de fréquenter qui elles veulent.
Se réapproprier l’érotisme féminin
Dans cet élan, l’artiste met en lumière la sensualité et l’érotisme au travers du regard d’une femme, bien qu’il soit sensiblement similaire à celui d’un homme. La différence se ressent surtout dans le choix des couleurs, cet éclairage rosé, que l’on retrouve dans la plupart de ses oeuvres. De même, les effets de flou utilisés confèrent douceur et pudeur aux images les plus intimes. Dans ses oeuvres érotiques, l’artiste veille à ce que l’image reste belle et attrayante, le but n’étant pas de choquer, mais d’en rendre la vision acceptable, douce et désirable.
Le miroir de notre société
Carine Bovey puise avant tout son inspiration dans le monde qui l’entoure. Ses oeuvres reflètent les travers et la beauté de la société contemporaine. Ayant travaillé en parallèle de son art, pendant 15 ans dans la presse et la publicité, l’artiste connait bien les milieux du luxe, de l’horlogerie et de la mode. C’est par ce biais qu’elle s’est intéressée à l’importance des objets dans notre quotidien mais aussi à l’influence qu’ils exercent sur nous. Il est intéressant d’observer à quel point un produit ou une application peuvent influencer le comportement, créant parfois de nouvelles dépendances.
Désir et Plaisir sont maîtres-mots dans le travail de Carine Bovey: désir de plaire, désir de se plaire, plaisir d’être désiré… C’est dans ce but que beaucoup de produits sont acquis, mais cela relève également d’une forme de pression sociale. L’artiste se plaît à sublimer la relation qu’entretient une personne avec un objet, notamment ce sentiment de réjouissance à l’idée d’obtenir, par son acquisition et son utilisation, plus de reconnaissance, plus de confiance et donc plus de pouvoir.
L’artiste s’intéresse également à l’influence des réseaux sociaux, à la manière dont les algorithmes nous définissent en fonction de nos actions. En effet, ces robots effectuent parfois le même travail qu’un publicitaire pour déterminer nos intentions d’achat.
Enfin, Carine Bovey s’interroge aussi sur la censure et ce qui détermine si une image est acceptable sur les réseaux sociaux tels que Facebook ou Instagram. Ayant toujours été intriguée par les images dérangeantes, l’artiste craint de se retrouver dans un monde lisse où l’on voudrait cacher à tout prix la laideur et la souffrance.