50 nuances de Bleu

Article rédigé par Barbara Polla le 17 juillet 2019

L’idée d’une exposition sur le bleu a germé ce soir-là, lorsque j’ai réalisé, à la demande d’Eric Winarto, une performance-lecture de 45 minutes devant son oeuvre alors exposée aux Halles de l’Île. C’était en 2010. Et l’idée s’est développée après la mort de Jacques Coulais, quand j’ai reçu, tel un testament, ses dernières oeuvres, monochromes bleus, son cadeau d’adieu — et puis l’idée est restée là, dormante, enfouie, sous le bleu du ciel, jusqu’au jour où Jacques Boesch m’offre son livre, Bleu filigrane. Et voici Jacques Boesch, au centre de cette exposition dont je rêve depuis si longtemps.

Et Maya Kaadan est de retour à Genève, avec de nouvelles oeuvres, conçues tout spécialement pour 50 nuances de bleu. Une robe d’abord, de la ligne 8.02 (la date de naissance de la mère de Maya, un 8 février) entièrement cousue main, ramenée de Doha où vit aujourd’hui Maya, puis à Genève, réhaussée de perles et de tulle. Et deux bijoux en forme de mémoire : le plus beau des colliers, un collier de soies transparentes, en souvenir du bleu, les tissus se superposent, le bleu apparaît, disparaît, réapparaît, se transforme en or, comme dans la mémoire. Maya a réalisé aussi ce Kimono bleu que je porte — j’aime cette idée, de porter une oeuvre d’art pour un dimanche de vernissage en bleu…

Le bleu, couleur de la mémoire, pour Julien Serve.Le bleu, ma couleur préférée, pour Jacques Boesch et Alain Riad, qui viendra souvent, cet été, improviser au piano sur les 49 nuances de bleu de monochromes de Jacques Boesch.Le bleu, primordial, pour Paul Ardenne : « Parfois le ciel à travers la vision en vient à écrire les tableaux ».Le bleu, des yeux de Maya, quand elle sourit à son père.

Et dans mon monde bleu à moi, peint par Carine Bovey, Dieu a du vernis à ongles, et ses saints…